Je passe à l’orange


Au volant de ma voiture, j’attends que le feu passe au vert pour démarrer et là je me dis « mais pourquoi tout ce qui est interdit est rouge alors que tout ce qui est permis est vert ??? », voici l’une des questions existentielles qui pourraient intriguer la petite tête de Nina !!!
Sérieusement, pourquoi ces deux couleurs, ça aurait pu être le bleu et le jaune, bein oui là ça vous paraît bizarre mais si ça aurait été le cas depuis la nuit des temps ce sont le rouge et le vert qui vous paraîtraient bizarre aujourd’hui !
En tout cas je pense qu’il doit y avoir une explication historique, un monsieur ou une dame un jour a du se dire « voilà rouge c’est danger, interdit, et tout ce qui s’en suit et le contraire bein ça sera bleu…euh non non… tout compte fait ça sera vert finalement » !!!
Tout cela pour dire en fait qu’on nous a toujours appris qu’il y a deux voies et pas une de plus : la voie rouge et la voie verte, la voie de l’interdit et du péché et celle du permis et du bien, il y a ce qui socialement incorrect, ce qui est religieusement interdit, ce qui est prohibé par principe, ce qui est contraire à nos valeurs… et il y a le reste (s’il en reste grand chose)…
Et vous auriez certainement remarqué avec du recul qu’on commence toujours à nous apprendre ce qui est interdit avant de nous présenter ce qui était permis, chez nous à la maison, à l’école, dans la rue… « touche pas à ça, fais pas ceci, va pas par là bas, dis pas ça,… », c’est quand même frustrant d’avoir à comprendre le monde dans l’autre sens, d’avoir à saisir les choses à l’envers pour les retenir, d’avoir à apprendre par la négation, d’être obligé de croire les plus vieux sur paroles quand ils nous disent « fais pas ceci parce que c’est dangereux, de toute façon je t’interdis de le faire »… alors c’est dangereux ou c’est interdit, parce que c’est pas pareil, c’est peut être lié mais c’est pas pareil…
Moi je veux apprendre de mes mains, sentir de mon nez, goûter de ma langue, entendre de mes oreilles, voir de mes propres yeux… à vouloir nous protéger on finit par tout nous cacher, à nous cacher de tout, à tout nous interdire, jusqu’à utiliser nos propres sens, Dieu ne nous les a quand même pas donné en « options », ils sont bien fonctionnels, ils servent certainement à quelque chose… moi je veux tout toucher, sentir, goûter, entendre et tout voir et pas que le vert et le rouge…
Moi je n’aime pas les extrêmes, moi je n’aime pas ces deux voies pré-tracées pour moi, moi je n’aime pas le rouge, ni le vert, ni ce qu’ils signifient pour les autres… moi je passe toujours à l’orange…
Prochain feu… vert… ah ! ça clignote… je ralentis… orange … j’accélère… quitte à ce que Mr le policier m’arrête, je n’aurais qu’à lui expliquer tout ceci, tout ce que je viens de vous dire à l’instant, pourvu qu’il comprenne, sinon pour mon permis bein ça sera cuit…
Vous auriez quelqu’un fil mourour ?

Aidkom mabrouk

Voilà ce que l’on entend à longueur de journée aujourd’hui et ce que l’on entendra à longueur de journée demain, alors… aidkom mabrouk à vous aussi.
C’est la fête des plus petits mais aussi des plus grands, gâteaux, habits neufs, chaussures neuves, jouets, visites chez les proches, des fiançailles pour certains… bref que du bonheur !
Ce matin, je me lève en sachant que c’est le jour de l’aïd pourtant je ne suis pas d’humeur particulièrement joyeuse, je me sens même très très mal, je ne sais pas pourquoi, pourtant je ne me sens pas bien, en tout cas je ne me sens pas d’humeur à faire la fête, ni à souhaiter bonne fête à qui que ce soit, pour résumer je me suis levée du pied gauche, du mauvais côté du lit, j’ai du faire un cauchemar… enfin il doit y avoir toutes les mauvaises raisons du monde qui ont fait que je me sois levée dans cet état !
Je dis bonjour à ma mère, sans plus, elle me dit « aidek mabrouk » « ah ! oui c vrai… aidek mabrouk » je l’embrasse froidement, je me dirige vers la cuisine pour préparer mon p’tit déj’ à base de gâteaux tunisiens (pour changer !… ça va être la saison des gâteaux pour au moins 2 semaines), je regarde un peu la télé (toujours les mêmes sujets : fringues, beauté, cuisine), je retourne finalement à ma cave, histoire de réfléchir à ce qui m’était tombé dessus de bon matin, mais pas une minute à moi, les sms commencent à affluer « bon aïd » par ci, « aidek mabrouk » par là, je réponds machinalement aux sms (j’ai d’ailleurs du fâcher plus d’un tellement mes vœux étaient secs)…
Bref il y a des jours comme ça, où on se lève dès le matin de mauvaise humeur sans en savoir la raison, cette fois ci c’est tombé un jour de aïd pas de bol mais bon pourvu que ça ne dure pas et pourvu que tous ceux qui m’aiment ne m’en voudront pas…

Doit-on forcer son destin ?

Quand on a aimé d’un amour passionnel et déchirant, quand on a tout partagé pendant des années, qu’on a construit des choses ensemble, qu’on s’est confiné dans des habitudes, qu’on a commencé à apprécier nos petites coutumes, qu’on a appris à se connaître et à se reconnaître, qu’on a rêvé à deux, qu’on a marché à deux, qu’on a couru à deux, qu’on s’est essoufflé à deux… et quand finalement on a tout quitté pour les bonnes raisons et par conviction et contre toute attente, qu’on a quitté tout ceci : ce bien être, cette agréable routine, ce visage si familier parce qu’il commençait à nous paraître un peu étranger, parce que tout ce à quoi on s’est habitué avec le temps commençait à devenir étrange au fil du temps… quand on aura vécu tout cela est-il possible de forcer le destin ?
De le forcer au point de vouloir faire marche arrière ? Est-il possible de tout recommencer ?
Ou serait-ce trop risqué ? égoïste ? anormal ? Serait-on apprécier la nouvelle chance ? Qu’en penserait mes proches ? Serait-ce perçu comme une faiblesse moi qui me suis tant montrée forte et imperturbable ?
Le jour où le cœur prend le dessus sur cette raison, qui je me demande par moment à quoi elle sert à part à nous faire chier quand c’est le cœur qui avoue !, ce jour là je me pose des questions auxquelles je ne trouve aucune réponse et je flippe, je flippe à l’idée de m’étourdir entre toutes ces points d’interrogation qui tournent autour de ma tête et ma tête tourne, la pièce tourne, je tombe dans les pommes, mon corps lâche, il me lâche, il appuie sur pause, c’est peut être un SOS ? Il n’y a pas de quoi en faire un plat, c’est juste une pause, je prends juste le temps de faire un petit som’. J’entends une voix, sage et tranquille qui me ramène à ma réalité, qui appuie sur play et redémarre tout ce remue ménage dans ma tête, et rebelote, combien de temps tout ceci va durer ?…
Il va falloir que je me résigne au fait qu’il me manque, que j’en ai trop fait, que je ne suis pas un rock, je découvre que j’ai un cœur, encore mieux je découvre que je n’ai pas peur de le montrer, je suis faible et j’en suis fière (putain de slogan !)
Alors moi je dis qu’il va falloir prendre le risque, se jeter dans la gueule du loup, plonger les yeux fermés la tête en premier quitte à avoir cette étrange sensation d’être totalement nue au milieu de la foule… je force mon destin…

Romdhan, 2nd round…

Décidemment cette année à la télé tunisienne il n’y a pas eu de commission pour évaluer les programmes prévus pour le mois de ramadhan avant d’autoriser leur diffusion.
Alors pour la deuxième quinzaine de ce mois saint, sur tunis 7 on a toujours droit à l’humour de sami fehri qui fait rage et qui m’enrage !, sur hannibal tv c’est autour de nasr eddine ben mohkhtar de nous faire part de son chef d’œuvre : des scènes hallucinantes, très bien filmées par des professionnels (on le voit clairement !), des sujets très sensibles minutieusement choisis, des textes extrêmement bien écrits (mon dieu il improvise devant une caméra des textes qui n’ont aucun sens !!!!!!!!!, mais ou va la télé tunisienne ?????), quant à canal 21, on a choisi de ne pas changer de grille, comme ça une seule critique est valable pour tout le mois, bien réfléchi cela signifie de moindres dégâts pour nous pauvres téléspectateurs.
Alors en ce qui me concerne ça sera toujours le mix d’extraits de sketch, de caméra cachée (canadienne je crois), de feuilletons, de pièces de théâtre sur canal 21… au moins ça c’est toujours amusant à part quelques extraits mais dans l’ensemble c’est funny… ceci pour digérer en rigolant un peu… et M6, TF1 ou ARTE pour le reste de la soirée !
Vive la parabole…

La femme symbole de douceur et de tendresse !!!


Aujourd’hui on m’a montré une séquence vidéo de celles prises par un téléphone portable (à croire que c’est la nouvelle mode tunisienne de vouloir à tout prix immortaliser chaque instant et tout événement aussi ridicule, intime ou choquant soit-il). Choquant disais-je ? absolument, choquant et révoltant, en visionnant cet extrait j’ai eu peur, en fait ce n’était pas une de ces peurs « normales » que l’on ressent parfois devant des images de films d’horreur non, c’était pire que ça, les images ? vous voulez savoir ce qu’il y avait sur la vidéo ? c’était une scène où deux jeunes filles (apparemment des lycéennes) se battaient, oui elle se battaient comme des garçons… crêpages de chignions, coups de poings, gifles, coups de pieds (plus précisément des « mochtas ») !!! je n’en reviens pas.
Vous me diriez « mais d’où tu sors ma cocotte ? tu n’as jamais vu des filles qui se battent dans la rue, au lycée, à la fac, dans un hammam ? », il faut croire que non, jamais, ou peut être une ou deux fois mais ça ne m’a pas marquée autant, pas comme cette séquence, je pouvais ressentir la violence des coups, d’autant plus que l’une des filles était plus costaud que l’autre et que devant la faiblesse ou la finesse de son adversaire elle s’acharnait sur elle et la rouait de coups sans aucune merci, la laissant à la fin de la séquence comme un légume inerte par terre, c’est terrifiant !!!
La femme symbole de douceur et de tendresse !!! il va falloir revoir certaines valeurs dans notre société…
Mais ce qui m’a le plus horrifiée, si on présume que la violence des coups en soi ne constitue pas pour le commun des mortels une chose aberrante, c’est la réaction des gens qui se trouvaient autour et qui assistaient à la scène, comme vous pouvez l’imaginer il y avait au moins la personne qui filmait la scène mais on voit très bien sur le film qu’il y avait du monde autour des deux filles, mais tout ce beau monde était là bien content d’assister à une telle scène et d’être témoin de toute cette violence, et chacun est fier et se dit qu’il sera celui qui en parlera à ses copains et copines autour d’un café, il en parlera comme s’il s’agissait d’une séquence d’un film qu’il a vu au cinéma, sans aucun scrupule, il se dira ceci sans songer pendant une fraction de seconde qu’il ferait mieux d’intervenir pour arrêter les deux filles, essayer de les raisonner et limiter les dégâts, il ne s’est jamais dit qu’il serait perçu comme un héros (lui qui cherche la reconnaissance) s’il arrêtait ce massacre.
En France ou ailleurs on dira que c’est de la « non assistance à personne en danger » ceci constitue un délit.
Mais ou va le monde ? ou va la Tunisie ? ou vont les tunisiens et les tunisiennes avec toute cette violence et avec une telle passivité devant des scènes aussi horrifiantes dont les victimes sont de jeunes garçons et de jeunes filles ? à croire que les gens détournent leur regard devant de telles horreurs en se disant que ça n’arrive qu’aux autres !!! et le jour où ça tombe sur vous, sur votre sœur ou votre frère, votre fille ou votre fils ?

PS : J’ai hésité à mettre la vidéo sur le blog, finalement je ne le ferai pas pour trois raisons, tout d’abord pour éviter de choquer certaines âmes sensibles, ensuite afin d’oublier ces images le plus rapidement possible et enfin et surtout pour ne pas faire la propagande de ce fléau ridicule qui se répand en Tunisie à savoir celui de filmer tout et n’importe quoi et de faire circuler…

Tease me, tease me, tease me, tease me baby…

Ou quand la séduction devient l’arme de la femme… quoi de plus beau que de voir deux êtres qui se séduisent !
L’homme toujours égal à lui-même, fier, beau et fort, éternellement jeune et sportif, il sait que la femme qu’il tente de séduire ne lui résistera pas et qu’il finira par lui passer la bague au doigt, il est convaincu qu’à l’instant même où il sort un mot de sa sulfureuse bouche elle jubile « oh ! qu’il est intelligent, qu’il est drôle, qu’il est cultivé… », il sait que lorsqu’il gueule en parlant au téléphone ça l’impressionne et quand il ouvre les 3 premiers boutons de sa chemise pour laisser entrevoir ses poils de mec viril elle mouille !!!
La femme, elle aussi sans aucun effort (ou presque) tente de séduire le mec qui est en face d’elle tout en sachant qu’il craque déjà pour elle ce qui en fait une proie facile.
Et les stratégies de séduction des femmes il y en a de plusieurs sortes, mais celle qui m’épate le plus c’est « la stratégie de la pseudo sainte ni touche », ce genre de filles qui hurlent dès qu’elles entendent un gros mot, qui connaissent autant de la vie sexuelle des Hommes que de celle des « fourmis », qui adorent leurs amies et sont polies devant les parents, qui sont sensiblement sensibles, qui sont les premières de la classe (mais comment elles font ???), qui ne crient pas, qui chuchotent quand elles parlent, qui n’osent pas prendre la parole avant qu’on ne le lui autorise, qui ne pètent pas, qui ne rotent pas… vous me diriez elles ne savent rien faire ces filles là, c’est des poupées gonflables ? oui on peut dire ça comme ça, et même si c’est de l’illusion optique et qu’en fait ces filles là sont loin de ressembler à ce qu’elles prétendent, elles y ressemblent tellement quand elles se mettent à bouger… vous savez comment bougent les poupées gonflables quand vous les exposez à un peu d’air et bein pareil pour ces filles là lorsque vous les exposez à de la testostérone mélangée à Axe !!! elles excellent dans la danse du ventre, des hanches et accessoirement des bras, dans le toucher lâcher des cheveux et dans l’allonger sexy sur le lit.
Elles ne savent rien faire vous disiez ? non pas du tout, elles savent se maquiller, assortir le sac à main aux chaussures, réussir une parfaite épilation des sourcils, et connaissent sur le bout des doigts les numéros de téléphone des esthéticiennes de tout Tunis.


Alors face à cette femme manipulatrice, jeune et jolie, cette femme à la fois inabordable et accessible, l’homme dont je parlais ci haut ne peut que tomber, tête devant, dans son propre piège celui de la séduction, mais séductrice elle ? non, je dirai plutôt allumeuuuuuuuuuuuuuse, en tout de cas de cet homme elle n’en fait qu’une bouchée, et dans sa vie il sera tout sauf son mari… enfin… je ne voudrais pas me prononcer, on sait jamais … A suivre