Romdhan et les tunisiens

Romdhan est là et cela se fait bien ressentir depuis le premier jour du mois saint. Et oui en Tunisie, au cours de ce mois surgissent des phénomènes étranges certes mais auxquels chacun de nous s’est déjà habitué.
Tout d’abord il y a l’humeur des tunisiens qui changent et virent du désagréable aux heures administratifs au désagréable tout au long de la journée et qui va parfois même jusqu’après la rupture du jeûne, ceci sous divers prétextes : manque de sommeil, manque de caféine, manque d’alcool (yaltif ellotf, ils pensent à ça même pendant le mois saint, je me demande même pourquoi ils jeûnent !!!), manque de nourriture, excès de lipide (barcha mokli fi romdhan) et j’en passe … il y a toujours une bonne raison pour excuser le comportement agressif du tunisien pendant ce mois, une bonne excuse pour lui pardonner le fait qu’il ne fait pas son travail comme il faut (c’est qu’il était perfectionniste et très consciencieux le tunisien modèle en temps normal), pour lui pardonner de klaxonner en plein centre ville parce que la voiture devant s’est arrêtée à l’orange ou qu’elle n’a pas démarré au rouge !), une bonne excuse pour tolérer les disputes dans les administrations, les hôpitaux, la rue… laquelle ? quoi ? tu ne connais pas cette bonne excuse passe partout ? bein c’est romdhan évidemment !!!
Il y a ensuite les envies des tunisiens autrement dit leurs chahwettes alors partout où tu vas tu vois le mec qui téléphone à sa femme au boulot « 3zisti ce soir je voudrais des pâtes bel 3llouch, madfouna bel kra3, tajine sebnekh, ommek houria, brik (bien sûr), une soupe au poisson, 3assida au dessert, ka3bet samsa et je m’occupe du pain (mbesses, tabouna, italien, avec sinouj, sans sinouj….), c’est tout 3zisti » !!! c’est tout ? c’est tout ? mais comment il fait pour digérer celui là ? et soudain pendant le mois saint les maris deviennent très doux avec leurs épouses … oui dès qu’il s’agit de bouffe, mais une fois qu’il a bien mangé et à l’approche du 3id essghir, quand viendra le temps de dépenser une fortune pour acheter el fakia ou encore el 7lou (bakléwa, ka3k, k3aber…), je ne demande qu’à voir… !
Et puis il y a la télé ! ah la télé tunisienne… que des chefs d’œuvre… alors sur tunis 7 on a droit à l’humour incontestable de sami el fehri dans dlilek mlak (cf : blog Lowe), ensuite aux aventures délirantes de choufli 7al et pour finir la soirée en beauté ne ratez surtout pas les épisodes du feuilleton nwassi we 3teb… alors ce feuilleton j’ai essayé de regarder quelques épisodes, j’ai beau le tourner et le retourner dans tous les sens, j’ai évité les préjugés et j’ai tenté de le voir sous divers angles (1er degré, 2nd degré… nème degré) mais en vain !!! à part quelques rares répliques typiquement tunisiennes qui font rire dans un contexte particulier je n’y ai trouvé aucune vertu. Zappons et allons voir ce qu’il y a sur canal 21… une sitcom tunisienne wled tawa (je crois que c’est ça le titre) amel 3elwen… j’aime bien… son mari dans la série un acteur de théâtre dont j’ai oublié le nom… pas mal… de nouvelles figures jeunes… à voir pourquoi pas… 5 minutes plus tard… je zappe…hannibal… encore une sitcom tunisienne avec un acteur travesti en femme, un chef d’orchestre ridicule et… allez je zappe… retour sur canal 21… un mix d’extraits de sketch, de caméra cachée (canadienne je crois), de feuilletons, de pièces de théâtre… très bien au moins ça c’est amusant à part quelques extraits mais dans l’ensemble c’est funny… donc d’ici la fin de la première quinzaine ça sera canal 21 pour digérer en rigolant un peu… et M6, TF1 ou ARTE pour le reste de la soirée !
Vive la parabole et vivement la deuxième quinzaine…
L’amitié signifie-t-elle la même chose pour tous ?

Enfin, j’ai enfin fini mes études (allez on va dire presque). Ce matin j’ai passé le concours pour lequel j’ai révisé pendant tout l’été, j’ai l’impression d’être plus légère, on dirait qu’on m’a ôté un poids par dessus de mes épaules.
Je n’ai pas pour autant tout à fait fini mes études mais espérons pour l’instant que je réussisse à cet examen.
Pour fêter ma délivrance, mon homme passe me prendre pour aller déjeuner ensemble, faire un petit tour et … (curieux !).
Tout se passait parfaitement bien, mon homme toujours aussi adorable, moi toujours aussi heureuse de le retrouver, on a regardé un film, on a beaucoup parlé, étant donné les circonstances (mon hibernation dans ma cave pour réviser) on avait beaucoup de choses à se dire.
J’étais donc en train de regarder le film (c’était en fait un téléfilm anglais bidon où il y avait un tueur en série dans un village et j’arrêtais pas de parier avec mon homme sur le mec qui pourrait éventuellement être le tueur à la fin du film, alors lui il disait Charles et moi William, très intriguant), je disais donc que je regardais le film quand une de mes copines actuelles Mlle propre me téléphone : « allô salut on est toutes chez Volcana rejoins nous » « ok ! disons dans une heure et demi ».
Je restais encore une heure et demi pour bien profiter de mon homme et aussi, entre nous, pour finir le film et découvrir finalement qui avait raison moi ou mon homme à propos du tueur en série (en fait aucun de nous 2 n’avait raison, le film était en fait un film romantique qui parlait d’une histoire d’amour déchirante alors que moi je focalisais sur les meurtres, !!!, il n’y avait pas d’arrestation à la fin du film, la dernière scène fut un long baiser à la hollywoodienne) avant de partir chez Volcana voir les filles, ça faisait plus d’un mois qu’on ne s’était pas réunies toutes les 6.
Ah ! en fait je ne vous ai pas présenté ma bande de nanas : alors il y a Volcana, Mlle propre, Fashion, Teaseme, Guenguèna et moi (ou Nina c’est comme vous vouloul), voilà vous connaissez tout le monde maintenant.
17h30, comme convenu j’étais devant chez elle, j’entre dans le pièce tout le monde était là sauf Teaseme bien sûr, elle fait sa starlette comme d’habitude « je vous rejoins si je peux », putain ça fait plus d’un mois qu’on s’est pas toutes vues, tout de même un petit effort merde.
Toutes étaient là « alors Nina ton exam ça été ? » « bof, on verra au résultat parlons d’autre chose plutôt ». Alors on parle de tout et de rien, comme d’habitude, de voyages Fashion était au Maroc alors que Mlle propre était en Turquie (Nina elle, elle était sur l’île de la … révision, c’est à l’autre bout du monde, mais tu dois connaître), on parle aussi d’hémorroïdes !!! de relations sexuelles (fil 7hlel STP, pas de ça chez nous voyons)…
Alors que je commençais à me retrouver à l’aise avec les filles et apprécier el ka3da (je dis REtrouver en raison d'un malheureux incident que j'ai eu avec Fashion), le téléphone de Volcana sonne et Fashion sort une réflexion du genre « Volcana à l’air d’être vraiment amoureuse ».
Et là … comment vous expliquez, j’étais choquée, heurtée, froissée, hachée, coupée en mille morceaux, décapitée ? pas assez expressif, déçue ? absolument, Volcana amoureuse ? mais j’étais ou moi pendant tout ce temps là ? c’est vrai je révisais, j’étais peut être sur l’île de … l’hibernation mais bon pas tant que ça quand même, on pouvait toujours me téléphoner, m’envoyer un sms, un texto ou même un message (oui je sais vous me diriez que c’est la même chose je viens de le découvrir dans la chanson de Gad), une amie se doit de prévenir en cas d’événement aussi important notamment toute première fois (dans l’absolue ou avec un nouveau mec) enfin je crois, non ? corrigez moi si je me trompe.
Et là je me ressaisis, désormais j’excelle dans l’art de l’auto-ramassage à la pelle « alors Volcana tu sors avec lui, tu ne comptais pas me le dire ? »
« euh oui en fait ça s’est passé comme ça : … »
Elle me raconte brièvement comment ça s’est fait je la félicite et ça s’arrête là.
Là à cet instant j’attends sa réponse à mon sms « mabrouk pour le boyfriend mais je suis désolée que tu ne me l’ais pas dis avant »
R « mais je ne l’ai dis à personne en particulier, elles l’ont toutes su par hasard, c’est Fashion qui a demandé devant les autres et j’ai dis oui… »
RR « t’as pas compris, il s’agit là de toi et moi pas des autres mais bon c’est pas grave je te le dis c’est tout ».
Et depuis, je me demande pourquoi ça m’a tant gêné qu’elle n’ait pas pensé à me le dire, à moi, « en particulier » ? peut être parce que je tiens à elle, plus qu’elle ne croit, peut être alors que pour elle je ne suis pas assez impliquée dans notre amitié, peut être que je ne le montre pas assez, c’est peut être le cas aussi avec Fashion ???
Je ne sais pas, nous 6 c’était parti pour une magnifique amitié, on s’étaient toutes retrouvées et réunies autour des mêmes principes et valeurs et là je me rends compte que la valeur primordiale qui justement devrait nous unir diffère chez chacune d’entre nous.
L’événement en soi est certes futile mais ça m’a poussée à reconsidérer les choses.
L’amitié n’a t elle donc pas la même définition pour tous ?
Il faut croire que non.
En tout cas je préfère me dire que c’est ça plutôt qu’autre chose.
Les histoires d’amour finissent mal… en général

Il était une fois une belle histoire d’amour, une de celles qu’on voit dans les films et qu’on aimerait tant que ça nous arrive, une qui ressemble à celle de la belle et la bête, une de celle qui… finissent mal… hélas ?…tant mieux ?… ça dépend !
Elle, jeune et jolie, à la fois pieuse et bonne vivante, toujours le sourire aux lèvres, étudiante studieuse qui réussit chaque année dès la cession principale, qui sait faire la cuisine, sympathique… vous diriez cette fille n’existe pas, elle est parfaite elle doit être imaginaire, elle sort sûrement d’un roman ou d’un compte de fée… et bein non, si elle n’était pas une amie à moi je ne l’aurais pas cru non plus.
Lui, bon vivant je le lui accorde sinon je dirais jeune homme au chômage, qui ne fait aucun effort pour trouver du boulot, pas pieux du tout (ah il fait ramadan tout de même), pas beau, ni charmant (mais lui c’est un homme on ne demande pas à un homme d’être beau ni charmant non lui c’est un homme… mais ça c’est un autre sujet, on en parlera peut être).
Voilà le tableau… un peu comme la belle et la bête quoi… mais pas dans le sens du physique (seulement) c’est surtout au niveau de la personne…
Alors pour confirmer ce fameux dicton « ce qui s’opposent s’attirent » ces deux là finissent par former un couple, mais un vrai couple d’amoureux, elle avec ses grands principes acceptait d’être avec quelqu’un qui ne faisait rien de ses jours qui prétendait être pris par un petit boulot l’empêchant de trouver mieux et qui l’étouffait de promesses de mariage d’une meilleure situation et le blabla qui s’en suit
Mais tout cela quand on le vit on ne le voit pas, même moi qui suis son amie et qui vivait avec elle cette histoire ne voyait pas que c’était voué à l’échec.
L’histoire dure, bien trop longtemps à mon avis, quand je commençais à réaliser que ça ne collait pas entre eux, je n’ai rien pu dire, elle compte beaucoup pour moi et elle était très amoureuse, tout ce que je pouvais faire c’était prier pour qu’elle puisse prendre la bonne décision.
Et puis un jour elle vient me voir en pleurs, monsieur va partir vivre à l’étranger… le comble c’est qu’il brûle… et oui le scénario classique : un chômeur sans diplôme qui n’a pas réussi dans son bled et qui croit pouvoir percer dans un pays dont il ne maîtrise même pas la langue ! et le pire c’est qu’il est arrivé à en convaincre sa copine, du coup il est parti, elle est restée à l’attendre… jusqu’ici tout va bien…
Mais voilà son exil dure et rien n’a changé, ni lui, ni sa situation, par contre elle, elle traçait son chemin, elle avançait dans la vie professionnelle, elle commence à comprendre que quand on veut on peut, qu’il n’était plus possible de gober les raisons sens dessus dessous qu’il invoquait à chaque fois qu’elle lui demanda des explications sur sa situation, et moi ça me soulageait e savoir qu’elle en prenait conscience mais je ne pouvais encore rien dire, je tenais tant à elle que je ne voulais pas risquer de la perdre et je me disais qu’elle refuserait peut être que je m’immisce dans sa vie amoureuse pour juger son mec et critiquer leur histoire, alors je l’ai abandonnée à son destin, c’était de toute façon à elle de prendre la décision.
Et elle l’a prit, finalement elle a prit la bonne décision de rompre après tant d’années, ce n’est pas qu’elle n’ait pas eu le courage de l’attendre et au moins elle a le mérite de ne pas être lâche comme les autres filles qui appliquent le dicton « ched mchoumek la ijik ma achwem » et qui quittent leur amoureux dès le premier venu avec une solitaire, un grand gâteau, un joli bouquet de fleurs et la petite famille heureuse autour, elle, elle est différente, elle a vu que ce mec ne voulait pas bouger, il ne cherchait pas à évoluer dans sa vie, à prendre les choses en main, elle l’a alors quitté, décision sage et mûrement réfléchi, bien qu’elle ne fut pas facile à prendre.
Moralité : pour toutes celles qui se trouvent dans cette situation, tâchez d’en prendre exemple, il faut tenir le taureau par ses cornes, prendre sa vie en main n’est certes pas chose facile mais c’est à la portée de tous, il faut juste un peu de détermination, un zeste de courage et une pincée de volonté… ce n’est pas une recette magique… eh la belle ! c’est la fin, eh bein non tu ne t’es pas mariée, tu n’as pas eu beaucoup d’enfants, mais tu vis heureuse, heureuse d’avoir la vie devant toi…
Cellular attitude

La scène se passe à la mosquée, je n’y été pas mais c’est un collègue qui m’a rapporté la petite histoire : au cours de la prière d’el aasr, pendant que les hommes se prosternaient devant le grand Dieu, un portable se mit à sonner ! vous me direz que c’est scandaleux… mais le pire c’est la sonnerie… pour ceux qui connaissent c’est le tube de l’été « ya mimti el ghalia »… oui vous avez bien reconnu la chanson c’est bel et bien la fameuse chanson de mezwed (pour les autres, càd ceux qui n’écoutent pas ou prétendent ne pas écouter le mezwed, vous dormirez moins cons ce soir).
C’est tout de même scandaleux, on a commencé par tolérer les portables qui sonnent dans les réunions (appels urgents toujours qui nécessite le prolongement d’une réunion d’une heure à 2 heures en raison des multiples interruptions pour répondre aux appels insistants et sms sos), dans les couloirs des hôpitaux (volume 5 svp histoire de demander des nouvelles du malade), dans les bureaux (volume 5 aussi, bien qu’il soit à portée de main et donc d’oreilles du propriétaire du portable mais aussi de ses pauvres collègues), à l’école (parce que les mamans si aimantes veulent avoir des nouvelles de leurs petits choux de peur qu’il leur arrive un malheur dans la cours de l’école)…etc.
Je me demande comment j’ai vécu pendant toutes ses années sans portable.
Quand je vois des gens ne pas être en mesure d’abandonner leur portable même le temps d’aller aux … chiottes !!!
Je suis une fois rentrée de la fac avec une amie à moi, le temps de la route je n’ai pas pu en placer une avec elle, elle conduisait pourtant elle était accrochée à son portable et maîtrisait parfaitement l’art de faire les choses avec une seule main tenir le volant, changer de vitesse, klaxonner, insulter les conducteurs fous (oui mademoiselle insulte les gens qui ne respectent pas les règles de conduite vous me direz et elle alors elle les respecte peut être ! je vous réponds tout de suite : appel urgent !), mon amie comme qui dirait était en mode « mono-main », le pire c’est qu’elle arrivait aussi à rédiger un sms en voiture moi aussi je le fais mais pas en conduisant !
Les gestes de ses gens maniaques et esclaves de ces appareils me rappellent ceux des cow boys dans les films de western américains, vous savez quand ils se mettent face à face pour un duel et qu’il sortent leur arme d’une habilité impressionnante et avec une telle aisance qu’on dirait que c’est du cinéma en fait c’est du cinéma sauf qu’en ce qui concerne les protables c’est bien la réalité et en plus ce ne sont pas des duels auxquels on assiste tous les jours mais ce sont des batailles rangées où tout le monde est l’adversaire de tout le monde, chacun voudrait faire mieux , écraser l’autre, le battre et s’approprier la victoire… alors tantôt c’est la victoire de la musique… euh je veux dire de la sonnerie (l’appel à la prière pour les plus « pieux » !!!! - oui je mets ce mot entre guillemets et avec des points d’exclamation parce que ça reste à vérifier pour ces gens là-, le dernier titre de haifa wahbi pour les moins pieux, le tube de l’été mezwed ou house pour les plus branchés… et j’en passe et des meilleurs), ou encore la victoire du dernier modèle nokia, samsung ou autre avec des fonctionnalités multiples et inexploitables ou inexploités, ou aussi la victoire des accessoires accrochés aux appareils (vous savez ces petites choses qui pendouillent du téléphone histoire de le décorer ou de le personnaliser… eh oui tout est personnalisé dans un téléphone portable)…
Et dans les rayons des exhibitions j’en ai la meilleure, la posture du MEC (qui devient d’ailleurs celle de certaines filles… très élégantes), au volant de sa belle auto (de la grosse et imposante Porche Cayenne à la petite et populaire clio), penché 30° à sa droite, posant l’avant bras sur un accoudoir (accessoire d’ailleurs inutile, on peut s’en passer et se maintenir incliné sans support… au début c’est difficile mais après ça devient naturel… forcément on se déforme…bref), avec le bout des doigts de la main droite on essai d’attraper le volant histoire de conduire… quand même ! (rappelant que le but étant de circuler pour que la moitié de Tunis nous observe) et avec la main gauche on attrape le téléphone, contre l’oreille gauche (on n’est d’ailleurs pas obligé d’avoir un correspondant à l’autre bout du fil… on peut toujours faire semblant… tout est dans le naturel… restez spontanés les mecs – les filles aussi -) en levant le coude à environ 45° vers le ciel…voilà… parfait, pour les autres recommencez… ça viendra…
Tunisiennes à la plage...

Here i am, je suis de retour après une longue absence, l’écran de l’ordi m’a beaucoup manqué, mon blog m’a aussi beaucoup manqué, bref « enfin seuls on va pouvoir commencer » comme dit bugs bunny.
Certains pourraient éventuellement imaginer que mon absence si longue est due à des vacances loin très loin du bled sous le soleil ou à l’abri des cocotiers à l’autre bout du monde sur une plage doré au sable fin, dans un palace où on vous sert le petit déjeuner au lit avec un grand sourire, une rose fraîchement cueillie dans son grand jardin et une bonne gaufre au chocolat, sur une terrasse avec une vue imprenable sur la mer oh la mer … et bein non, rien de tout cela, j’étais encore une fois prise dans mes études qui n’en finissent pas, livres, cahiers, polycopies, examens… et je n’ai connu de soleil que celui qui me brûlait les bras quand de temps à autre il m’arrivait de sortir en voiture chercher ma sœur fi gharghour el kayla et je n’ai connu de rose que celle qui a fané devant la fenêtre de ma chambre parce que je n’ai pas eu le temps de la cueillir ni de l’arroser (d’ailleurs tout le rosier du jardin a disparu) et je n’ai connu de terrasse que celle de chez nous où ils nous arrivaient en fin d’après midi de siroter une boisson fraîche en famille.
Enfin bref une bonne et interminable révision que j’ai cru ne pas être en mesure de surmonter cette fois ci.
Mais comme on dit chez nous 3mor lekleb twill, et me voici survivante, miraculée d’un naufrage aussi célèbre que le Titanic que nombre d’entre nous (nous autres étudiant(e)s) connaissent très bien sous le nom de la Révision (heureusement il y a souvent plus de survivants que de naufragés).
Comme je le disais donc je n’ai pratiquement pas eu de vacances, à part quelques bains de mer par ci par là, je n’ai pas eu vraiment l’occasion de profiter pleinement d’une bonne ne serait ce que semaine de repos végétatif, niéser, glander ne rein faire oh que c’est bon ne rien faire, mais non, non pas pour moi, vivement l’été prochain.
Je suis donc partie une fois à la piscine d’un des hôtels réputés de gammarth piquer une tête et comme tout bon citoyen tunisien qui se respecte, mon homme s’est procuré la carte d’accès d’un des membres du club très sélect de ce grand palace que nous ne connaissons pas et dont nous n’avons jamais entendu le nom Mr X. Mr X avait donc eu l’amabilité de nous prêter sa carte malgré le fait qu’il soit clairement écrit au dos de celle-ci qu’il s’agit d’une carte personnelle et qu’il est strictement interdit de la prêter ;
Mon homme est donc venu me chercher l’après midi tout content avec cette fameuse carte tandis que moi j’étais toute excitée à l’idée que finalement j’allais me baigner. Je monte dans la voiture et voilà que mon homme me tend la carte avec un grand sourire de l’homme fier. J’ouvre grand les yeux et je m’exclame « bein ! Espèce de cachetier tu m’avais pas dis que tu t’es procuré une carte à ton nom » en fait, j’ai parlé trop vite, je regarde la carte plus attentivement et je lis le nom de ce mystérieux Mr X « c’est ton copain, un ami à ton père ou de l’un de tes frères peut être » rien de tout cela, c’était un parfait inconnu autant pour lui que pour moi « ah !!! autant pour moi chéri, on va se présenter devant le grand portail du palace, on va tendre la carte et on va tout simplement se faire jeteeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeer ! ».
Et contrairement à tout citoyen tunisien qui se respecte j’en ai fais des tonnes et des tonnes « je ne veux surtout pas me ridiculiser fi jortek, je ne veux plus y aller, on ne peut pas compter sur toi mais c’est pas possible, et admettons qu’il nous laisse entrer, si Mr X se pointe, qu’est ce qu’on fait ? einh ? Qu’est ce qu’on dit ? Le mec il ne nous connaît même pas ? Et si et si et si… ».
Finalement nous accédons à la piscine sans aucun souci, nous profitons de notre journée qui fut d’ailleurs très agréable, bien que je me suis sentie un peu en décalage avec les autres jeunes filles de mon âge qui se trouvaient à la piscine (un peu comme Gad El Maleh et le Blond) ces filles parfaites jusqu’au bout des ongles, « broshinguées » pour aller à la piscine (et il ne fallait surtout pas se mouiller les cheveux ou alors d’un seul côté en nageant la nage indienne – pour toutes celles qui voudraient apprendre cette nage cf. l’autre c’est moi le spectacle de Gad - pour rester en « mono broshing » quand même), avec le petit haut assorti aux mules à talon, le petit très petit très très petit bikini, le paréo à fleurs attention avec la même fleur au cheveux, enfin bref la totale, sans oublier le maquillage, pas libanais pour une fois, on réserve ça aux soirées à la disco, mais tunisien, bien de chez nous, des couleurs plein de couleur, un fond de teint et du mascara pas la peine que ça soit waterproof, si ça coule, ça fait madame Adams mais c’est pas grave, il paraît que les mecs adorent ça, moi j’étais en tongs, bikini, casquette et crème solaire (mais contrairement à Gad qui lui voudrait ressembler au Blond) j’étais très bien, j’ai mangé ma pizza avec les doigts (avec quand même le petit doigt en l’air et ne me demandez pas d’où vient cette déformation), ma serviette de plage n’était pas assortie à mon bikini et c’était quand même super, à chacun son trip.
Ah ! j’allais oublier, en rentrant, au moment de récupérer la carte (que nous avions déposée à l’entrée) mon homme toujours égal à lui-même se trompe de prénom en demandant « sa » carte et oui ça arrive, le mec met 10 minutes à la retrouver, moi derrière j’attendais le moment où on allait nous jeter dehors à coup de pied au cul mais finalement le mec retrouve la carte et s’excuse en plus d’avoir mal entendu le prénom « désolé j’ai cru entendre Y, bonne fin de journée et à la prochaine ». Il n’eut pas de prochaine.

Farah de retour

Bonne nouvelle, cet après midi, Farah, que je n’ai pas revue depuis plus de 2 ans, m’envoie un sms m’invitant à son mariage, encore un et rabbi ihanni, qui aura lieu dans un luxueux palace de la banlieue nord de tunis. Bonne nouvelle… oui, on peut dire que je m’en bas les couilles, veuillez excuser ma vulgarité, de cette fille, de son mariage, ou de notre pseudo amitié qui fut un temps existait malgré, et c’est récemment que je m’en suis rendu compte, la différence d’éducation qui au bout du compte nous a séparée et a fait que notre pseudo amitié ne tienne pas. Je dis pseudo amitié malgré le fait que je l’ai toujours considérée comme une sœur et je ne dis pas ça pour confirmer le clicher de l’amie que l’on considère comme une sœur, non, elle l’était vraiment pour moi mais voilà que je me suis rendu compte au bout de 5ans d’amitié qu’elle ne l’était plus, je sais que 5 ans ne sont rien comparés à une vie et tant mieux d’ailleurs, je n’aurais pas perdu mon temps à vouloir faire plaisir, gâter, faire des sacrifices, aimer…( car c’est aussi ça l’amitié pour moi) une fille qui ne le méritait pas, parce que Farah ne méritait pas tout cela. Mais voilà, dans quelques jours c’est son mariage, certes je n’aime pas trop assister à ces fêtes mais je ne sais pas pourquoi je n’arrive pas à dire, depuis que j’ai lu ce sms : je n’y vais pas, comme pour tous les autres mariages auxquels j’étais invitée et auxquels je n’ai pas assistés. J’arrive pas à me décider. Peut être parce que j’ai envie de voir cet homme qu’elle va épouser et qu’elle m’a caché pendant des mois et que je n’ai jamais connu parce que, d’après elle et les conseils d’une autre copine à nous, il ne faut jamais présenté son petit ami à ses copines de peur que l’une d’entre elles ne le lui pique !!! oui, je mets des points d’exclamation, moi ce genre de réflexion m’étonne toujours, comment peut-on vivre avec un homme (ou une femme d’ailleurs) toute une vie avec la peur qu’un jour il puisse être intéressé par l’une des copines de son conjoint ? Comment peut-on faire confiance à une telle personne ? Et même si ça arrive, ne serait-il pas mieux de découvrir que la personne en question ne vaut pas le coup de continuer à vivre avec ? Et puis comment peut-on penser qu’une amie, cette fois je dis bien une amie, puisse prendre part à une telle chose, c’est tellement bas, comme si les hommes manquaient ou qu’il n’y avait plus que celui-ci sur terre (si ce n’est que ma pseudo amie Farah était de ce genre de filles là, capable de marcher sur des cadavres pour s’arracher un mec, parce qu’à mon avis pour penser une telle chose, si aberrante entre amies, c’est qu’elle ne m’a jamais considérée comme telle et qu’elle aurait été capable de me piquer un mec sans aucun scrupule). Sachant que je n’ai jamais été et je ne serai jamais ce genre de filles là, cette idée qu’elle avait de ne pas me présenter son mec, d’ailleurs pas qu’à moi mais à bien d’autres copines (seules 2 d’entre nous avaient eu le privilège de le connaître avant ses fiançailles, d’autres le jour des fiançailles auxquelles je n’ai pas assistées) de peur que je le lui pique (depuis d’ailleurs je me la pète et je me prends pour Angélina Jolie la briseuse des ménages tranquilles et sans histoires) fut la goutte qui a fait déborder le verre et c’est à partir de ce jour là que je ne l’ai plus revue prétendant à chaque fois qu’elle m’appelle que j’été occupée ou pas sur Tunis… Je disais donc que son mariage serait peut être l’unique occasion pour moi de voir ce fameux Fantoman, peut être que lui en me voyant arriver dans la salle ce soir là dans ma longue robe rouge hyper sexy (la robe que j’ai spécialement réservée au mariage de Farah pour pouvoir lui piquer son mari, hyper décolleté en avant, hyper dos nu à l’arrière, enfin de toutes les faces je serai hyper sexy), je disais donc qu’en me voyant dans cette robe, le temps se suspendrait et tout s’arrêterait de bouger autour de lui, je serai tellement ravissante et séduisante à ses yeux, qu’il en oublierait les invités, l’orchestre, la starlette qui s’est mise à chanter, sa famille et surtout sa belle mariée et tout l’argent qu’il a dépensé pour réussir son mariage (du moins la fête de son mariage, le mariage après Dieu seul sait), il s’avancerait vers moi et me dirait : mais où étais tu ? je te cherchais de puis de nombreuses années ? J’étais là, juste là mais seulement voilà ton épouse m’interdisait de te voir par peur que cela n’arrive. Qu’il arrive quoi ? Bein ça, tout ceci, le coup de foudre, tu sais comme dans les films (et encore)… C’est ridicule n’est ce pas ? Enfin bref, d’ici la date du mariage j’ai le temps de réfléchir, de prendre une décision, est ce que j’y vais en prenant le risque de gâcher le mariage et de fuir avec le marié, ou est ce que je sors dîner avec mon homme, mon vrai, l’homme que j’aime et que je n’ai pas peur de présenter à mes amies parce que j’ai confiance en moi, je lui fait confiance et que je fais confiance en mes amies.
Le choix me paraît difficile!
Enfin un blog !

je me présente: je suis Nina, voici mon nouveau blog (j'en avais déjà un mais je l'ai un peu délaissé du coup j'ai préféré en créer un autre)... au plaisir de vous retrouver dans ma nouvelle maison... le nom de code c'est Nina...

See you soon...